Dans le centre du Tadjikistan, où la rivière Piandj change de cap, se trouve la vallée du Vanj qui s’étend, magnifique, au pied des montagnes du Pamir. Au printemps, la rivière tumultueuse charrie en grondant l’eau de la fonte des neiges, et l’on peut voir des blocs de glace couvrir ses berges. Mais lorsque l’été arrive, la végétation est verte et luxuriante, et les vergers au bord de la rivière sont gorgés de fruits juteux.
La vallée du Vanj, qui surplombe l’Afghanistan, était un endroit stratégique dans le Grand Jeu du 19e siècle, époque de rivalité coloniale entre l’Empire russe et l’Inde britannique. Plus d’un siècle plus tard, les villages tadjiks se sont développés avec l’arrivée de l’électricité et des routes commerciales, mais ceux sur la rive afghane de la rivière semblent être restés à une autre époque, comme prisonnier d’une distorsion temporelle. C’est une étude de cas fascinant sur le développement économique.